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épisode 8 - Comment fabrique-t-on une chaussure pour enfant ?

Dernière mise à jour : 11 mars 2020

L’art de faire rentrer des triangles dans des carrés


Chez les fabricants de chaussures, il existe un Bureau des Méthodes. Un nom obscur, pour un rôle fondamental : c’est lui qui calcule toutes les surfaces de cuir, de textiles, et les longueurs de fil nécessaires, pour fabriquer toutes les chaussures bébé.


Limiter les pertes



Au Bureau des Méthodes, on utilise des tas de mots qui font un peu peur : nomenclature, fichier DXF, ou coefficient de réajustement. En clair, le rôle du Bureau est d’estimer le matériel indispensable pour fabriquer une collection. Et l’équation n’est pas simple. Comme les pieds des enfants ne sont pas carrés, quand vous découpez des formes, vous allez forcément perdre de la matière. Si vous les positionnez rationnellement, vous allez toujours perdre de la matière, mais moins.


Sur un modèle de chaussure donné, le Bureau des Méthodes commence par relever toutes les dimensions: habillage extérieur, doublure, semelle intérieure, et renforts cachés. Ces données sont rentrées dans un ordinateur. Le logiciel calcule ainsi le « coefficient de réajustement », c’est-à-dire le pourcentage de matière perdue, quand on met 2 pièces identiques côte à côte. Imaginons que ce coefficient est de 1.15, l’ordinateur comptera 15 % de matière en plus à commander. Cette surface est ensuite multipliée par 2, pour prendre en compte le pied droit, et le pied gauche.


A chaque pièce, une matière et une couleur


Quand on regarde une chaussure bébé, la diversité des pièces et des couleurs saute aux yeux. Aux pieds des bébés, c’est un bonheur à regarder. A fabriquer, ce sont autant de cuirs et de textiles différents à commander. Pour s’y retrouver, le Bureau des Méthodes associe une lettre, à tous les éléments d’une même couleur. Par exemple, le A renvoie à une bride et à une fleur mauves, le B à un velcro jaune. La matière est aussi prise en compte. On peut ainsi avoir de grands besoins en cuir verni rouge, et moins en cuir grainé brun. Cela permet d’affiner les besoins.


Tout cela est déjà casse-tête, mais ce n’est pas terminé. L’étape suivante est de définir ce qu’on appelle le « coefficient de chute ». Par expérience, on sait que l’on n’utilise jamais 100 % d’une matière. Dans le cuir, il y a toujours des défauts. En fonction de la matière, l’ordinateur calcule donc un coefficient de pertes supplémentaire. C’est autant à rajouter à la surface à commander.




Fixer le prix de la chaussure


Toutes ces données collectées servent à fixer un coût de fabrication, c’est le PRI. Le PRI est calculé à partir du prix de la matière, du coût de l’outillage, de certains frais de transports, plus des MPI. Les MPI sont les Matières Premières Indéterminées. Par exemple, le scotch utilisé pour fermer un carton de 20 chaussures est une MPI. On sait que cela a un coût, mais il n’est pas quantifiable. Le Bureau des Méthodes se base sur un historique d’utilisation, pour allouer un montant. C’est autant à ajouter dans le PRI.


Le PRI tient aussi compte du coût de la main-d’œuvre. Pour le déterminer, le Bureau des Méthodes établit une liste de toutes les étapes de fabrication d’une chaussure bébé. Un employé du Bureau des Méthodes reproduit les actions sur sa table à digitaliser, reliée à son ordinateur. Ainsi, pour piquer un velcro sur une bride, le temps alloué est d’1 minute. Chaque étape est minutée, pour calculer le coût de fabrication.Avec tous ces éléments, l’entreprise peut fixer le PRI, et donc un prix de vente.


Quand on pense qu’avant, le Bureau des Méthodes travaillait à la main, à l’aide d’un papier millimétré. On imagine que l’informatique a bien changé leur vie.




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