épisode 5 - Comment fabrique-t-on une chaussure pour enfant ?

Le formier dans son pied, ohé, ohé, ohé !

A l’image de la comptine enfantine, le « fermier dans son pré », créer des chaussures pour bébé, c’est comme entrer dans une grande ronde. Petit à petit, tous les métiers mènent la danse. Après la chef de produit et les stylistes, c’est au tour du formier.

Pour qu’une chaussure bébé prenne forme, il faut une « forme » de départ. D’après les dessins des stylistes, le formier crée un pied, simulation d’un vrai petit peton. C’est le premier pas vers le prototype de la chaussure. Avant, ces pieds étaient en bois, aujourd’hui ils sont fabriqués en plastique.

Le formier travaille toujours d’après une semelle. Sportive ou fine, bout carré ou rond, il part de cette base pour réaliser sa « forme ». Certaines marques fabrique leurs propres semelles, c’est la garantie d’une chaussure bien taillée. Les semelles donne l’allure de la « forme », et donc de la future petite chaussure.

Le métier de formier pour chaussures est aujourd’hui devenu très rare en France. Les méthodes de travail n’ont pas changées depuis 20 ans. Le formier travaille essentiellement à la main. Pour peaufiner ses « formes », il utilise des râpes, des scies, et une ponceuse.

C’est la seule entorse au travail à la main : pour dégrossir une « forme », le formier utilise un tour. Les chaussures de vos enfants sont conçues avec des côtes très strictes, propres à chaque marques. La largeur au niveau des doigts de pied, le galbe du talon, tout est calculé au millimètre près, pour un confort total, et un maintien optimal. Des « formes » plus larges, ou plus fines sont conçues, pour s’adapter à tous les pieds des bébés.

Chaque « forme » est déclinée dans toutes les pointures. Pour passer d’une pointure à l’autre, il faut rajouter 6.66 millimètres. Pour les plus petits pieds, un saut de pointure, c’est aussi 3 millimètres de plus en largeur. Pour les plus grands, le formier compte 5 millimètres, très précisément.

Les fabricants sortent deux collections par an, automne/hiver, et printemps/été. De nouveaux modèles sont constamment créés. Le formier réalise à chaque fois de nouvelles « formes », soit plus d’une centaine par an. Les reproductions de pied sont envoyées aux patronniers pour l’étape suivante : donner vie à la petite chaussure.

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